Anna-Eva Bergman :Voyage vers l'intérieur

/ musée d'Art Moderne de Paris

 

 

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Anna-Eva Bergman incarne l'Europe du XXe siècle. Elle grandit en Norvège, où elle développe très vite une grande faculté d'observation; elle croque des saynètes avec un sens de l'humour tranchant, à la fois à l'écrit et par le dessin. Elle suit une formation artistique à Oslo qu'elle complète à Vienne en 1928. À Paris en 1929, elle rencontre Hans Hartung, jeune peintre abstrait alors inconnu. Elle l'épouse aussitôt en Allemagne et fréquente les cercles d'artistes engagés de Dresde.

En 1933-1934, Bergman vit comme un "paradis" son installation sur l'île de Minorque, aux Baléares, dans une maison qu'elle fait construire avec Hartung en bord de mer. Elle documentera et racontera longuement ce séjour dans un livre, Turid en Méditerranée, publié en 1942. Devenue allemande par son mariage, Bergman connaît plusieurs démêlés avec les autorités du III Reich et hait ce régime qu'elle brocardera dans une autobiographie non publiée écrite entre 1940 et 1945: Une bagatelle suédo-norvégienne. Elle signe à cette période des articles et des dessins pour la presse et séjourne, au gré des contraintes matérielles et des occasions, à Berlin, Oslo, Paris, puis en Italie, où, en 1937-1938, elle est bouleversée par les villages de Ligurie, les mosaïques byzantines et l'art de la Renaissance. Ce foisonnement d'expériences nourrit jusqu'à ses 30 ans un univers visuel vivant et drôle qui ne va pas tarder à gagner en gravité. Le traumatisme de la guerre, qu'elle passe dans Norvège durement occupée, participe à cette évolution personnelle une dans une Europe malmenée par la folie meurtrière des totalitarismes.

 

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Anna-Eva Bergman

Autoportrait

Vers 1946

Huile sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Dresde, marché

1930

Mine de plomb sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Les immigrés allemands

1932

Aquarelle sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

 

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Anna-Eva Bergman

Les frères de Skat,

1932

Aquarelle sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Non titré

Vers 1927

Encre de Chine sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Non titré

Vers 1927

Aquarelle sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

De Bygdøy Pâques,

1925

Mine de plomb sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Non titré

1931

Tempera sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

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Anna-Eva Bergman

N°33

"Solitude" La maison (section d'or)

1947

Tempera sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Le cercle circonscrit du carré

1949

© Anna-Eva Bergman/Adagp, Paris, 2023

 

 

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Anna-Eva Bergman

Étude pour Blå komposisjon

Vers 1949

Tempera sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Non titré

Vers 1949

Tempera sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°-1951

1951

Huile et feuille de métal sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°34-1951 Rêves bleus

1951

Tempera à la caséine sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

Rêves bleus appartient à la période où Bergman revient à la peinture dans une veine abstraite qui lui permet d'expérimenter les relations entre les couleurs, les sensations - et même les émotions -, avec des effets de compositions inspirées soit par les formes de la nature, soit par son monde intérieur, comme dans le cas présent. Elle est ici encore très proche de l'univers visuel de Klee ou de Kandinsky, qui ont eux-mêmes cherché à mettre en évidence des synesthésies dans leur art, entre son et couleur, rythme et sensations psychologiques. Les signes qui apparaissent dans les toiles de cette époque, dont certaines présentent aussi des formes organiques ou biomorphiques, sont en phase avec l'absorption du vocabulaire surréaliste par les artistes norvégiens qui pratiquent l'abstraction après-guerre et dont Bergman est proche.

 

 

 

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Anna-Eva Bergman

Non titré

1950

Tempera et encre de Chine sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Finnmarks impression

1950

Tempera, encre de Chine et mine de plomb sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Non titré

1950

Tempera sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Arktisk komposisjon

1950

Tempera et encre de Chine sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

Fragments d'une île en Norvège

Anna-Eva Bergman est fascinée par les beautés géologiques de la nature. Elle porte une attention toute particulière aux pierres, aux galets, aux failles et aux entailles dans la roche, aux plissures et aux textures des minéraux. Lors des étés 1949, 1950 et 1951, elle se rend à Citadelløya, dans le sud de la Norvège. Ces séjours occasionnent un profond renouvellement de son vocabulaire artistique avec la série des Fragments d'une île en Norvège, véritable acte de naissance dans sa maturité de peintre. Il faut ajouter dans ce processus l'importance cruciale d'un voyage dans le nord du pays lors de l'été 1950, où elle fait l'expérience du soleil de minuit le long des îles Lofoten.

L'évolution de Bergman était en réalité en germe depuis 1946, date à laquelle elle décide de reprendre à zéro sa vocation et ses ambitions. Elle est très proche de Christian Lange, architecte spécialiste du gothique dont elle a épousé le fils en secondes noces. Elle partage avec lui ses nouvelles préoccupations esthétiques, philosophiques et mystiques auxquelles elle consacre études et lectures. Elle travaille sur le nombre d'or - loi géométrique fondée sur la notion de proportion qui inspire les artistes quant au rapport entre l'harmonie et la beauté depuis l'Antiquité -, sur la qualité rythmique de la ligne, sur la symbolique des couleurs. Elle lit aussi bien Kafka et Malraux que des ouvrages d'anthropologie. Elle réalise sa première peinture à la feuille d'or et obtient une commande importante de décor pour un hôtel à Larvik, dans le sud de la Norvège.

"Peindre abstrait, c'est décrire la vie des couleurs, leur conformité aux lois de la nature, leur rythme et leur forme."

Anna-Eva Bergman, 1950

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°27-1951

Phare (conventions)

1951

Tempera sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°35b-51 Komposisjon fra Citadellet [Composition de la Citadelle]

1951

Tempera sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°20-1951 Citadelle noire et macabre

1951

Tempera sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°31-1951 Noir stylistique (noir blanc ocre)

1951

Tempera sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°32-1951 Fragment d'une île en Norvège,

Gris-solitude (noir blanc ocre)]

1951

Tempera sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°35C-1951 Fragment Randsholmen

1951

Tempera sur panneau de bois Isorel

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Citadellet, août 1950

1950

Mine de plomb sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Non titré

1951

Encre de Chine et gouache sur papier

Musée d'Art Moderne de Paris

 

 

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Anna-Eva Bergman

Fragment d'une île en Norvège I

1951

Mine de plomb sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

"Jeg vil!" ("Je veux !") : mention inscrite par Anna-Eva Bergman au tout début de son agenda de l'année 1938, pour affirmer son indépendance et marquer ainsi un nouveau départ dans son existence.

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°5-1952 Deux formes noires

1952

Huile sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°2-1953 Stèle avec lune

1953 Tempera et feuille de métal sur toile

The National Museum of Art, Architecture and Design, Oslo

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°1-1954 Un univers

1954

Huile et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

Début 1952, Bergman expose en Allemagne. Elle fréquente le critique Will Grohmann et mène une enquête sur les artistes persécutés par les nazis comme Willi Baumeister ou Karl Schmidt-Rottluff. Elle gagne ensuite Paris, reprend une relation avec Hans Hartung. Elle commence à se faire une solide réputation. Que ce soit dans un cadre public ou privé, ses œuvres sont saluées entre autres par Pierre Soulages, les critiques Herta Wescher et Michel Seuphor. Elle intègre la puissante Galerie de France, qui organise sa première exposition en 1958.

Anna-Eva Bergman développe dans les années 1950 une œuvre d'une singularité difficile à situer dans l'histoire de l'art traditionnelle. "C'est une peinture originale qui ne doit rien aux modes", résume le critique Michel Ragon. Ses thèmes archétypiques - pierres, univers, arbres, astres - écartent désormais toute représentation anthropomorphique et tendent à l'abstraction mais sans s'arracher complètement à toute référence. D'ailleurs, elle préfère parler de "non-figuratif" ou d'" art d'abstraire". Bergman élabore une sorte d'alphabet visuel en mutation constante. C'est une perpétuelle "naissance des formes" dans le sens où chaque forme est susceptible d'en engendrer d'autres par variations graphiques et chromatiques d'un tableau à l'autre. L'usage de la feuille de métal est, en outre, de plus en plus courant dans sa production : doté de qualités luminescentes, le tableau invite implicitement le regardeur à être mobile, à se déplacer devant sa surface.

 

 

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Anna-Eva Bergman

 N°1-1953 La griffe

1953

Tempera sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

Non titré

Vers 1952

Encre de Chine, tempera et pastel sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°7-1952

1952

Huile sur panneau de bois contreplaqué

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°40-1958 Planète éclatée

1958

Tempera et feuille de métal sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°XB-1956 Icare

1956

Tempera et feuille de métal sur panneau de bois contreplaqué

 Fondation Hartung-Bergman

 

 

"L'art n'est qu'une des multiples régions explorées par l'homme : le voyage traverse les religions, les paysages, l'âme humaine."

Anna-Eva Bergman citée par Bjarne Rise, "Voyage vers l'intérieur", 1966

 

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°29-1955 Crabe d'argent

1955

Tempera à la caséine et feuille de métal sur toile

Musée d'Art Moderne de Paris

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°14-1956 Le grand nord

1956

Tempera et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

Avec ce grand roc bleu profond, qui s'érige comme une proue ou une stèle - deux autres motifs récurrents de son répertoire de formes alors en pleine élaboration dans les années 1950 -, Bergman symbolise un espace géographique dont l'expérience pose les limites de l'existence humaine. Il s'agit de l'immensité des paysages septentrionaux que l'artiste a observés lors de son voyage dans le nord de la Norvège en 1950, la rigueur de leur climat et la faible occupation humaine qui les caractérise. Par sa prestance et ses dimensions imposantes, l'œuvre, qui domine le spectateur, contribue presque à personnifier une donnée géologique qui redéfinit nos conditions d'existence et notre proportion toute relative dans l'Univers.

 

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°4-1957 La grande montagne

1957

Huile et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°10-1957 (Moïse ou) Grand arbre

1957

Tempera et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

Bergman propose ici une équivalence plus qu'un choix entre la désignation du prophète Moïse, personnage des Écritures communes aux religions juive, chrétienne et musulmane, et celle d'un de ses motifs favoris, l'arbre. Les deux se rejoignent pour évoquer une certaine forme de sagesse, de puissance et de solennité monumentale, présentes aussi bien dans la civilisation et le savoir humain que dans la nature terrestre. De l'arbre, l'artiste ne retient que l'ampleur du tronc et la force dynamique et rayonnante des branches. Le soin apporté à la couleur des glacis qui recouvrent les feuilles de métal tend à évoquer les reflets vert bleuté des lichens.

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°11-1960 Grande vallée

1960

Huile et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°3-1955 Forme noire

1955

 Huile sur toile

 Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

1954-1956 Forme orange

1955

Huile et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

 

En 1958, Anna-Eva Bergman présente pour la première fois, dans une série d'œuvres sur papier à la tempera et feuilles métalliques, les bases du répertoire de formes qu'elle a développé depuis 1952 : pierre, lune, planète, arbre, montagne, tombeau, vallée, barque, miroir, etc. Elle les compilera en une liste exhaustive à la fin des années 1960 pour détailler les thèmes qui lui permettent de créer une sorte d'alphabet, développant des catégories et précisant leurs développements et leurs transformations successifs dans ses peintures et estampes. À chacune des grandes étapes de son évolution artistique, Bergman effectuera le point sur ce vocabulaire symbolique qui irrigue toute son œuvre.

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°88-1958 Lumière boréale

1958

Tempera et feuille de métal sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°40-1958 Planète éclatée

1958

Tempera et feuille de métal sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°71-1958 Morceau de montagne

1958

Tempera et feuille de métal sur papier

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°104-1958 Proue

1958

Tempera et feuille de métal sur papier Rives

Fondation Hartung-Bergman

 

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°105-1958 Barque

1958

Tempera et feuille de métal sur papier Rives

Fondation Hartung-Bergman

 

 

« On doit pouvoir construire un monde pictural symbolique par conséquent, un symbole pictural – à partir du monde réel - avec toutes ses beautés, ses luttes et ses souffrances - avec sa dynamique - ses rythmes, ses harmonies et ses disharmonies, partout subordonnés aux mêmes lois. »

Anna-Eva Bergman, 1951

 

 

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Anna-Eva Bergman

L1-1963 Ringel Univers

1963

Lithographie, et crayon et stylet sur vélin BFK de Rives Épreuve justifiée 7/24 et timbre sec AEB Erker-Presse, Saint-Gall,

imprimeur Musée d'Art Moderne de Paris

 

 

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Anna-Eva Bergman

L8-1963 Mer de Norvège

1963

Lithographie sur vélin BFK de Rives Épreuve justifiée 5/24 et timbre sec AEB Erker-Presse, Saint-Gall,

imprimeur Musée d'Art Moderne de Paris

 

 

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Anna-Eva Bergman

G 12-1953 Quatre formes pierres

1953

Eau-forte sur cuivre et aquatinte sur vélin d'Arches

Épreuve justifiée 30 et signée Lacourière, Paris,

imprimeur Musée d'Art Moderne de Paris

 

 

Bergman utilise la feuille de métal (or, argent, aluminium, cuivre, étain, plomb, bismuth) dès les années 1940, inspirée par les retables des églises norvégiennes du Moyen Âge. Elle n'a de cesse de personnaliser cette technique, employant d'abord le bol d'Arménie (préparation argileuse colorée) sur lequel les feuilles sont polies avec une pierre d'agate, puis la dorure à la mixtion, vernis gras qui facilite l'adhésion du métal. À partir de 1950, elle peint principalement à la tempera. Dans les années 1960, elle opte pour une peinture vinylique, puis pour l'acrylique la décennie suivante. L'évaporation de la phase aqueuse contenue dans ces préparations requiert des gestes directs. Ces procédés sont tout sauf spontanés et exigent la maîtrise de plusieurs étapes, toutes interdépendantes et soigneusement préparées. Les fonds préparatoires sont très colorés, ainsi que les vernis et les glacis qu'elle applique sur le métal afin d'en diversifier les reflets. À partir des années 1960, elle travaille dans la matière même de l'œuvre en arrachant les feuilles de métal pour faire apparaître des strates sous-jacentes ou en apportant du volume et de la texture à la matière picturale avec la modeling paste.

Dans le domaine de l'estampe, elle maîtrise la lithographie et les traditionnelles techniques sur cuivre (eau-forte, aquatinte, vernis mou, taille-douce). Elle a une prédilection pour la gravure sur bois. Elle y excelle, jouant avec les veines et les stries naturelles du matériau, sublimé par des tirages réalisés à l'or, à l'argent ou au bleu manganèse.

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°1-1967 Fjord

1967

Vinylique et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

 

En 1964, Anna-Eva Bergman et Hans Hartung voyagent le long de la côte nord de la Norvège jusqu'au cap Nord et en rapportent près d'un millier de photographies. Pendant de nombreuses années, Bergman puisera son inspiration dans les esquisses et les images de ce voyage. À la même époque, elle achète un terrain en Espagne, à Carboneras. Elle y projette une maison-atelier (non réalisée) orientée en cinq parties autour d'un patio, à partir du dessin d'un pentagramme issu de ses recherches des années 1948-1949.

De nombreuses œuvres portent la trace de ce tropisme Nord-Sud qui, loin de s'opposer entre ce qui serait prétendument froid et polaire d'un côté, chaud et solaire de l'autre, se confond souvent, notamment dans l'expression d'immensités désertiques. Bergman ne se contente pas de retranscriptions paysagères brutes, purement inspirées du motif naturel. Elle se passionne à la fois pour les systèmes de représentation du monde issus des mythes anciens et pour les plus récentes avancées scientifiques de son temps, notamment en matière d'archéologie et d'astronomie. Elle s'imprègne ainsi de nombreuses visions cosmogoniques, depuis les classiques de la littérature (L'Épopée de Gilgamesh, l'Ancien et le Nouveau Testament, Dante et même Howard Phillips Lovecraft...) jusqu'aux découvertes astrophysiques modernes. Dans les années 1950-1960, elle lit par exemple des Ouvrages d'Einstein, s'enthousiasme pour la conquête spatiale et s'abonne à la revue Planète.

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°7-1963

1963

Huile et feuille de métal sur panneau de bois contreplaqué

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°11-1968 Grand rond

1968

Vinylique et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

 

"C'était [...] le moment où le soleil ne se couche pas [...] les paysages avaient un aspect magique. D'innombrables îles sur lesquelles se dressaient des rochers en granit qui semblaient d'immenses sculptures posées sur les eaux. C'était ensorcelant."

Anna-Eva Bergman, 1984

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°12-1967 Grand Finnmark rouge

1967

Vinylique et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman


"C'est du Finnmark et de la Norvège du Nord que je rêve. La lumière me met en extase. Elle se présente par couches et donne une impression d'espaces différents en même temps très très près et très très loin. On a l'impression d'une couche d'air entre chaque rayon de lumière et ce sont ces couches d'air qui créent la perspective. C'est magique."

Anna-Eva Bergman, 1979

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°2-1968 Fjord

1968

Huile et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Ana-Eva Bergman

N°55-1969 Autre terre, autre lune

1969

Vinylique et feuille de métal sur panneau de bois contreplaqué

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°8-1969 Grand horizon bleu

1969

Vinylique et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

"Pour moi, [l'horizon] contient l'éternité, l'infini, le passage vers l'inconnu. [...] L'horizon est la limite de l'expérience humaine [...]; une limite que j'essaie de dépasser, une expérience que je tente d'élargir. Au-delà de la frontière de l'horizon se trouve un domaine qui, quoique physiquement inatteignable pour l'homme, existe et dont on peut faire l'expérience. Peut-être ce vécu doit-il être appréhendé comme une pure expérience de la Nature, quelque chose d'atmosphérique, d'irrationnel, comme l'est la métaphysique, ou l'absolu."

Anna-Eva Bergman, 1984

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°27-1979 Contour d'un rocher

1979

Acrylique et feuille de métal sur papier marouflé sur panneau de bois

Musée d'Art Moderne de Paris

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°29-1979 Rayon de lumière

1979

Acrylique et feuille de métal sur papier marouflé sur panneau de bois

Musée d'Art Moderne de Paris

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°27-1980

1980

Acrylique et feuille de métal sur papier marouflé sur panneau de bois

 Musée d'Art Moderne de Paris

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°32-1980

1980

Acrylique et feuille de métal sur papier marouflé sur panneau de bois

Musée d'Art Moderne de Paris

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°25-1981 Lac II

1981

Acrylique et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°23-1981 Entre les deux montagnes

1981

Acrylique et feuille de métal sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°15-1986

1986

Acrylique sur toile

Fondation Hartung-Bergman

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°16-1986
1986
Acrylique et feuille de métal sur toile
Musée d'Art Moderne de Paris

 

 

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Anna-Eva Bergman

N°26-1986

1986

Acrylique, modeling paste et feuille de métal sur toile

Musée d'Art Moderne de Paris

 

 

"Le véritable secret de l'art ne réside pas dans la volonté de créer mais de laisser quelque chose se créer à travers soi."

Anna-Eva Bergman 1980