.Joséphine Vallé Franceschi :Résident-e-s 2022 __L'Îlot Sauvage__Port Boinot__Niort

 Mana, Margaux, Alma, Joséphine... et les autres

 

J'apprends début 2022 que je serai résidente à  l'occasion des Rencontres de la jeune photographie internationale à Niort.

En parlant avec ma grand mère Mana avec laquelle j'ai un lien particulier, je réalise que Niort est la ville proche du village originel de son père, Champdeniers.

Travaillant sur la surimpression d'images et l'intemporalité, je me mets en quête de lier le passé, le présent et sans doute l'avenir.

Arrivée à Niort, je prends la route vers Champdeniers. J'ai avec moi quelques photographies de la maison où ma grand-mère revenait les étés, Je retrouve vite la maison grâce au portail art nouveau que mon arrière-arrière grand père Louis Bourdet avait conçu.

Ce portail constitue alors un point d'entrée vers mon projet ici, ma famille et nos palettes de couleurs.

Comme nous, Mana appartient à une famille de quatre soeurs dont la mère Joséphine semble être libre, indépendante et fantasque.

La guerre éclate en septembre 1939 et trois des soeurs arrivent à attraper la dernière liaison par bateau avec leur mère Joséphine pour rejoindre le Maroc où elles connaissent la vie légère, facile et ensoleillée. Tandis que l'aînée Jeanine reste auprès de sa grand-mère paternelle à Champdeniers dans la maison de la rue des hivers au portail art nouveau.

J'ai voulu rassembler toutes ces femmes par une intemporalité de lieux, de paysages cueillis dans la région et en inventant une correspondance, un mélange de ce qu'on pourrait appeler un Maroc des Deux Sèvres.

 

 

 

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http://www.josephinevallefranceschi.fr/

https://www.francetvinfo.fr/culture/arts-expos/photographie/rencontresde-la-jeune-photographie-internationale-de-niort-decouvrez-les-cliches-en-surimpression-dejosephine-valle-franceschi_5096470.html

https://www.youtube.com/watch?v=EQcKkArL2yc

 

.Jitish Kallat :Echo Verse __Templon

Jitish Kallat revient à Paris avec Echo Verse, une exposition ambitieuse conçue comme un système complexe de signes et de conjectures reliant références artistiques, historiques et scientifiques.

Célèbre pour son langage à la fois conceptuel et poétique, Jitish Kallat métamorphose l’espace de la galerie Beaubourg avec un parcours explorant le passage du temps et les notions de fugacité, d'évolution ou d'entropie.

Jitish Kallat joue des échelles et des distances pour offrir un ensemble de propositions sensorielles et spéculatives qui tissent des liens inattendus entre réalité quotidienne et cosmique. L'exposition s'ouvre ainsi sur Elicitation # 1 (Terranum Nuncius), composé d’images empruntées au fameux disque d’or des missions Voyager de la NASA en 1977. Ces images – des enfants jouant avec un globe terrestre miniature, une femme goûtant une glace, un homme mangeant un sandwich – ont été conçues comme un résumé de la vie humaine destiné à une intelligence extraterrestre. Ces images liminaires de consommation et de surveillance de la planète peuvent être lues comme une invitation indirecte à la réflexion.

Transposant son carnet intime en un format mural immersif, Integer Study (drawing for life) est un répertoire de formes et de chiffres qui se déploie sur toute la surface de la galerie. Depuis le début de l'année 2021, l'artiste explore le temps présent à travers un décompte quotidien de la population mondiale. Le visiteur découvre ainsi 365 dessins, présentant chacun un décompte des naissances et des décès qui se sont succédés jusqu'à une heure donnée jusqu’à une heure donnée de la journée, estimés au moyen d’un algorithme. Par ses tracés minutieux au graphite et à l’aquarelle ainsi que des taches de plâtre, l'abstraction picturale de Kallat contraste avec la précision des données qu’elle met en scène, dessinant une triangulation de la vie par la cartographie de la naissance, de la mort et du temps. Ces interrogations existentielles se muent en questions écologiques, alliant réflexion sur le climat, l'extinction, l'évolution et la décadence.

Au centre de l'espace se tiennent quatre nouvelles œuvres photographiques à double-face Epicycles (2020-2021) dont la genèse remonte aux premiers mois de la pandémie. Des marqueurs usuels du changement - une tige tombée, une fissure dans le mur ou une abstraction sous une chaise - avec des images tirées de l'exposition culte Family of Man, organisée au MoMA (New York) par le photographe Edward Steichen en 1955. À cette occasion, des centaines d'images furent recueillies auprès des photographes du monde entier, à la recherche d'une "déclaration de solidarité mondiale" dans la décennie qui suivit la Seconde Guerre mondiale. En mêlant ces images intimes de son studio avec un instantané du visage de l'humanité à une époque et dans un lieu éloigné, Jitish Kallat dresse un portrait hybride du temps passé, de la fugacité et de la disparition.

Une seconde "élicitation" ponctue le parcours : Elicitation #2 (Cassiopeia A) est une visualisation tridimensionnelle des débris d'une d'une explosion stellaire survenue à 11 000 années-lumière de la Terre. Bien que cette étoile, le plus jeune vestige de supernova connu dans notre galaxie, ait explosé il y a 11 000 ans, sa lumière n'a atteint la Terre à la fin du XVIIe siècle. Le prototype exposé a été produit à partir des fichiers de la NASA modélisés depuis les données du télescope Sptizer et peut être envisagé comme une invitation à partir à la rencontre de ces concepts plutôt que comme une œuvre sculpturale à part entière. Les Élicitations deviennent des haltes dans notre flux de pensée, des instants pour réfléchir à l’entrelacement complexe de l'immédiat et du cosmique, du passé et du présent, un motif récurrent dans une grande partie de la pratique de Jitish Kallat.

Echo Verse est la cinquième exposition de l'artiste avec Templon.

© galerie Templon

 

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Integer Study (drawing for life) _extraits, 2021

 

 

 

 

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Epicycles, 2020-2021

 

https://jitishkallat.com/

https://en.wikipedia.org/wiki/Jitish_Kallat

https://www.templon.com/new/exhibition.php?la=en&show_id=699

 

 

 

.Les univers de Bathélémy Toguo :Désir d'humanité. __ Musée du quai Branly

Originaire du Cameroun, Barthélémy Toguo se déplace sans cesse d'un continent à l'autre, il est à l'écoute du monde. Sa pratique artis tique plurielle - dessins, peintures, sculptures, installations, photographies, performances et vidéos, dont les thèmes se font souvent écho, temoignent de son engagement.

Barthélémy Toguo puise son inspiration dans un patrimoine mondial, cependant la référence aux cultures de l'Afrique est très présente dans ses créations. La mise en résonance de ces dernières avec des pièces d'arts africains anciens suggère des proximités conceptuelles et formelles, que l'on retrouve notamment dans la première section de l'exposition, "Le corps mis en scène". "Énergies vitales", la deuxième section, met en avant le lien entre l'homme, le végétal et l'animal, fon damental pour de nombreux peuples d'Afrique. Les œuvres qui composent la troisième section, "Créer pour dire le monde", développent des thèmes en prise avec des réalités qui nous concernent tous. Elles invitent à prendre conscience des injustices qui gangrènent les sociétés et des désordres qui menacent la planète. L'artiste nous adresse un message universel : "Que faisons-nous de notre humanité ?"

 Le corps mis en scène

Le corps transmet des récits personnels et collectifs qui se superposent.

Douleur et espoir se côtoient fréquemment dans une même oeuvre, et s'énoncent à travers une figuration qui dynamise les formes. Dans les peintures, les couleurs dominantes - rouge, bleu, vert, noir et blanc-, déclinées en dégradés, densifient les corps.

Les mains levées, la bouche ouverte, la présence de clous fichés dans la tête et dans les membres sont autant de symboles qui suggèrent de multiples interprétations. Ces bouches s'ouvrent-elles pour prononcer une parole ou crier de terreur ? Est-ce une référence à l'art bamiléké ?

Barthélémy Toguo fait du corps dessiné, peint, ou mis en scène lors d'une performance, le support de ses interrogations, dont il propose qu'elles deviennent les nôtres.

 

 

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Nyankassa

2001

Aquarelle sur papier

Paris, Centre national des arts plastiques Inv. FNAC 02-731

© Adagp, Paris, 2021

Au fil des années, Barthélémy Toguo a développé sa technique de l'aquarelle, travaillant les dégradés et les contrastes chromatiques pour accentuer les effets de volume et détacher les figures.

Dans l'aquarelle Nyankassa, le corps, comme radiographié et soumis aux vibrations d'un champ magnétique, semble traversé par des rayons qui révèlent la densité des cellules et la circulation ininterrompue de fluides. Les dégradés de lavis rouge, bleu, noir, ainsi que les lignes concentriques créent la sensation que le personnage appartient à un univers parallèle, à un autre monde.

 

 

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Promises

2019

Acrylique et encre sur toile Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co. O Adagp, Paris, 2021

La thématique de la complémentarité de l'homme et de la femme éclaire la peinture Promises. Les procédés de stylisation et de distorsion mettent les formes en relation, soulignant ainsi leur sensualité.

 

 

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Le souffle des offrandes

2010

Aquarelle sur papier marouflé sur toile Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co Adagp, Paris, 2021

 

Motif récurrent dans les dessins et peintures de Barthélémy Toguo, les clous plantés dans le corps symbolisent la souffrance. Cette suggestion se trouve renforcée par les mains tendues vers le ciel, geste de supplique que l'on retrouve fréquemment dans les œuvres de l'artiste.

Les clous font penser à la Crucifixion, supplice et mode d'exécution courants dans l'Empire romain. Par ailleurs, ils évoquent le nkisi nkondi, objet doué de pouvoirs occultes des peuples kongo et apparentés (Congo, République démo cratique du Congo et Angola), que les missionnaires chrétiens se sont efforcés de détruire.

 

 

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Purification XXX

2013

Aquarelle sur papier marouflé sur toile Berlin -Helsinki, Miettinen Collection

© Adagp, Paris, 2021

 

Energies vitales

Les oeuvres de Barthélémy Toguo mêlent souvent l'humain, le végétal et l'animal, faisant naître des figures hybrides ou des sortes de chimères. Ainsi, une tête stylisée d'hippopotame se dresse au-dessus d'un buste habillé d'une veste ; d'autres représentations dotées de traits humains expressifs sont surmontées de cornes ; ailleurs, une plante jaillit d'une bouche béante.

Cette esthétique qui trouble les repères morphologiques rejoint la conception de certains types de masques de l'Afrique subsaharienne marqués par l'anthropomorphisme. Ce concept crée des corrélations entre les humains et d'autres entités tels les esprits et les divinités appartenant à la nature ou à un autre univers.

 

 

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The Giving Person in the Solitude

2010

Aquarelle sur papier marouflé sur toile Berlin Helsinki, Miettinen Collection

© Adagp, Paris, 2021

 

 

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Purification XXX

2010

Aquarelle sur papier marouflé sur toile

Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co © Adagp, Paris, 2021

 

 

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Devil Heads 19

2015

Encre sur papier

Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Adagp, Paris, 2021

Station/Galerie Lelong & Co

 

 

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Devil Heads 15

2015

Encre sur papier

Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Adagp, Paris, 2021

Station/Galerie Lelong & Co

 

 

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Devil Heads 11

2015

Encre sur papier

Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co

© Adagp, Paris, 2021

 

 

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Ghost tonight XXIX

2012

Encre et collage sur papier Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co O Adagp, Paris, 2021

Dans les dessins et collages de Barthélémy Toguo, des éléments se combinent parfois et construisent des figures anthropozoomorphes, à l'instar de Ghost tonight XIII. La composition crée une atmosphère quelque peu surréaliste : le visage fantomatique, couvert de rayures blanches et noires comme celles d'un zèbre, est encadré par une large collerette. Ces caractéristiques évoquent un type de masque des peuples Songye de la République démocratique du Congo.

 

 

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Jugement dernier XIV

2012

Aquarelle sur papier marouflé sur toile Courtesy Barthelémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co ©Adago, Paris, 2021

Le titre de l'oeuvre renvoie à l'épisode de la Bible où le Christ juge les âmes des morts. Même si l'aquarelle de Barthélémy Toguo prend ses distances avec le récit biblique, la dimension spirituelle est présente. Le crâne, figuré ici quatre fois, constitue dans la symbolique chrétienne une métaphore du Golgotha (« le lieu du Crâne »). Dans de nombreuses civilisations, le crâne symbolise à la fois la condition mortelle de l'être humain et la partie impérissable de son corps, son squelette. Aujourd'hui encore, certaines familles bamiléké rendent hommage à leurs ancêtres en conservant leur crâne, incarnation du lien entre les générations. La plante qui prend naissance dans les mâchoires évoque la notion de vitalité. Cette plante dotée de longues tiges aux feuilles caractéristiques se retrouve dans d'autres oeuvres de l'artiste.

 

 

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Ghost tonight XIII

2012

Encre et collage sur papier

Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co

© Adagp, Paris, 2021

 

 

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The Lover

2010

Bronze, Susse Fondeur, 3 exemplaires Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co

© Adagp, Paris, 2021

 

 

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L'origine du monde

2010

Bronze, Susse Fondeur, 3 exemplaires Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co © Adagp, Paris, 2021

 

 

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Judith et Holopherne

2012

Émail sur plaque en porcelaine tendre d'Adrien Rovero, Sèvres-Cité de la céramique, exemplaires uniques Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co © Adagp, Paris, 2021

Le titre de cette œuvre ne peut être interprété comme un symbole de liberté : Judith, héroïne biblique du 7e siècle avant J.-C., délivra le peuple de Judée, les Israélites, assiégés par une fraction de l'armée assyrienne, en décapitant son chef Holopherne, après lui avoir apporté des cruches de vin, l'avoir séduit et enivré.

 

 

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Water Matters

2020

Technique mixte, acrylique et encre sur toile, table en bois et bouteilles en verre gravées Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co. © Adagp, Paris, 2021

Musique: La jeune fille et l'hippopotame Artistes : Jean-Philippe Rykiel, Lansiné Kouyaté Album: Kangaba-Paris Date de sortie : 2018 Label: Buda Musique

Water Matters a été créée spécialement pour cette exposition. Tout y évoque le manque d'eau. L'homme représenté sur la fresque semble désespéré. De sa bouche jaillissent des filaments; est-ce son souffle qui s'exhale dans un cri de douleur ou l'eau qui pénètre en lui? Ses bras se démultiplient pour tenter de saisir le liquide rare et pour implorer le ciel. Cela nous renvoie à la situation des pays confrontés aux problèmes d'accès à l'eau potable. Mais ne faut-il pas déceler une lueur d'espoir dans les feuilles et les fleurs écloses sur les bouteilles, et dans les notes du piano et du balafon qui se répondent.

 

 Créer pour dire le monde

 

"L'art n'est pas à mes yeux une réjouissance solitaire, il est un moyen d'émouvoir le plus grand nombre d'hommes en leur offrant une image privilégiée des souffrances et des joies communes."

Barthélémy Toguo a fait siens ces mots d'Albert Camus. Il se veut un témoin actif plus qu'un simple observateur. Ses créations sollicitent notre empathie et nous font partager le destin de ceux qui sont opprimés, torturés, qui fuient les guerres, les catastrophes climatiques et les épidémies. Les oeuvres de cette section confrontent notre regard et notre conscience à des événements tragiques ou menaçant l'humanité.

L'artiste a également concrétisé sa vision du monde en créant, en 2008, Bandjoun Station, qui regroupe un centre d'art et un espace dédié à une agriculture écologique.

 

 

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Déluge XI

2016

Encre sur papier marouflé sur toile

Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co Atelier Marsalum/Dominique Simon -

Nicolas Schneider

© Adagp, Paris, 2021

Un serpent se dresse au milieu de têtes émergeant des flots déchaînés. Scène de fin du monde annoncée par les textes sacrés ? Que retenir du serpent, animal ambivalent dans la Bible? S'il incarne la ruse, la tentation et le péché pour avoir incité Adam et Ève à manger le fruit défendu, il joue un rôle positif lors de l'affrontement de Moïse avec Pharaon : le bâton de son frère Aaron se transforme en un serpent anéantissant leurs adversaires. Mais l'œuvre Déluge XI ne renvoie-t-elle pas aussi aux drames des déshérités qui, fuyant la guerre, la misère, la dictature, bravent la mer dans l'espoir d'une vie meilleure ?

 

 

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Vaincre le virus ! I

Vaincre le virus ! VIII

Vaincre le virus! III

2016

Porcelaine, exemplaires uniques

Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co.

© Adagp, Paris, 2021

En 2016, Barthélémy Toguo s'est rendu à Jingdezhen, haut lieu de la production de céramique en Chine, pour maîtriser la peinture sur porcelaine à main levée, technique utilisée pour la réalisation de cette série de vases. Les mains rouges évoquent la chaîne de la contamination, le sang, la maladie et la mort. L'autoportrait de l'artiste nous interpelle: est-il le témoin d'un drame inéluctable ou celui qui garde espoir ? Le vase est-il le réceptacle de ce qui reste du corps des défunts ou contient-il des produits qui sauveront des vies ?

 

 

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Road to Exile

2008

Barque en bois, ballots de tissus, bouteilles

Courtesy Barthélémy Toguo, Bandjoun Station/Galerie Lelong & Co.

© Adagp, Paris, 2021

L'exil est au cœur des préoccupations de Barthélémy Toguo, quí a décliné plusieurs versions de Road to Exile. Cette barque en bois, sur laquelle s'accumulent des ballots en tissu "wax", des ustensiles en plastique notamment des théières - multicolores utilisées par les fidèles musulmans pour leurs ablutions -, posée sur une mer de bouteilles, nourrit la métaphore du voyage vers l'inconnu, voire la mort. Elle symbolise l'embarcation des « migrants », fuyant la guerre et la misère pour un hypothétique éden, mais aussi la traite négrière coloniale, qui a déporté environ treize millions d'Africains entre le 16è et le 19è siècle.

© musée du quai Branly

 

https://www.barthelemytoguo.com/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Barth%C3%A9l%C3%A9my_Toguo

 

Claire Morgan :A tentative strategy for a renewal, or, wanting to tell you everything and then changing my mind :Perpetually at the Centre__galerie Karsten Greve

 "Je veux que mon travail confronte et déstabilise le spectateur, qu'il l'encourage à prendre ses responsabilités." 

Claire Morgan, 2021

La Galerie Karsten Greve est heureuse de présenter la nouvelle exposition personnelle de la plasticienne Claire Morgan dans son espace parisien. Conçue comme une expérience immersive, cette exposition dévoile ses travaux les plus récents, dont deux nouvelles installations de grand format, plusieurs œuvres en vitrine ainsi que de nombreuses œuvres sur papier. L'exposition est une contemplation des sentiments de douleur et de perte. C'est aussi une célébration des possibles transformations qui surgissent des cendres de la dévastation. Inspirée par le pouvoir régénérateur des cycles naturels, Claire Morgan invite le spectateur à réfléchir à sa place au sein de la nature et à se tourner vers une quête de symbiose avec l'univers, afin de parvenir à un nouveau seuil de conscience: "Ma pratique s'est concentrée sur la façon dont nous, les hommes, comprenons et interagissons avec le reste du monde naturel, et sur notre réticence à reconnaître notre manque absolu d'autonomie ou de contrôle. Je considère les hommes comme des animaux, et la complexité de notre rupture intellectuelle avec le paysage qui nous nourrit. Nous nous comportons comme des entités individuelles avec des identités fixes, mais la réalité est moins claire. Le « Je » d'il y a quelques jours n'existe plus."

Claire Morgan aborde le passé et la mémoire archaïque à travers la forme de la corne, utilisée pour la première fois et révélée tout au long du parcours. À la limite entre violence et vulnérabilité, les notions d'équilibre et de tension orchestrent l'ensemble de l'exposition et nous incitent à faire notre propre choix : rester dans le passé ou aller vers l'avant.

© galerie Karsten Greve

 

 

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A tentative strategy for a renewal, or, wanting to tell you everything and then changing my mind

2021, Thistle seeds, nylon, lead, mixed media, 321 x 955 x 360 cm

 

 

 

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Where does the sky start 2021,
Peau de moineau domestique, polyéthylène, nylon, miroir, vitrine
44.5 x 41.5 x 41.5 cm

 

 

 

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Or 2021,
Fusain sur papier
59.4 x 127.9 cm

 

 

 

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Rupture⁠ 2021,

Blue tit skin, polythene, nylon, mirror, in vitrine⁠, 44.3 x 41.3 x 41.2 cm

 

 

 

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Not for Want of Trying 2018,
Pinson (taxidermie), mouches de l'or, fil de nylon, verre 88 x 51.2 x 51 cm

 

 

 

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I don't know where to begin. I don't know where to stop. 2021,
Pigment et pastel sur papier
101.7 x 67.9 cm

 

 

 

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Snag 2021,
Stoneware, animal skins (deer, fox, badger, gannet, squirrel, crow, duckling), mixed media
181 x 121.5 x 100 cm

 

 

 

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Piercing 2021,
Fusain, pastel, crayon et aquarelle sur papier
28.3 x 36.7 cm

 

 

 

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Never enough 2021,
Peau de chardonneret, polyéthylène, nylon, miroir, vitrine
34.4 x 31.2 x 31.2 cm

 

 

 

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Tooth 2021,

Glazed stoneware, 11 x 67.5 x 20 cm, Edition of 5

 

 

 

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But in the end the lines become circles 2021,
Peau de corbeau, graines de pissenlit, nylon, vitrine
170 x 63.3 x 63.3 cm

 

 

 

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There, but for the grace 2021,

Charcoal, pastel on paper, 57.8 x 76.4 cm

 

 

 

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A tentative strategy for a renewal 2020,

Charcoal, pastel on paper, 57.3 x 76.3 cm

 

 

 

Claire morgan 102

Being on fire 2021,
Peau de corbeau, polyéthylène, nylon, vitrine
170 x 63.3 x 63.3 cm

 


"Être en vie peut être sublime et horrible à la fois. Chaque être vivant est dans cet état de transition constante. Je suis intriguée par ces sentiments simultanés de communion spirituelle et d'intrusion désagréable qui naissent de la prise de conscience de notre connectivité et de notre vulnérabilité."



"Ma pratique s'est concentrée sur la façon dont nous, les hommes, comprenons et interagissons avec le reste du monde naturel, et sur notre réticence à reconnaître notre manque absolu d'autonomie ou de contrôle. Je considère les hommes comme des animaux, et la complexité de notre rupture intellectuelle avec le paysage qui nous nourrit. Nous nous comportons comme des entités individuelles avec des identités fixes, mais la réalité est moins claire. Le « Je » d'il y a quelques jours n'existe plus."


"En réalité, il n'y a absolument rien de chaotique dans les processus de la nature. Nous sommes entourés de schémas rythmiques incessants, d'une précision et d'une complexité telles qu'ils dépassent notre entendement."


" Les histoires sont inventées pour servir un objectif particulier, et cela s'applique tout autant aux histoires personnelles. Et parfois, il peut sembler plus sûr, ou plus commode, de continuer à s'accrocher à ce qui vous nuit, plutôt que d'être vulnérable face à la vérité des choses, et parfois cela peut prendre très longtemps avant même d'être capable de voir ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas."

Perpetually at the Centre, 2017

Plasticienne d’origine irlandaise, Claire Morgan est parmi les artistes les plus talentueux et les plus recherchés la scène internationale. Cette exposition dévoile au public les œuvres récentes de l’artiste, spécialement réalisées pour l’espace de la Galerie Karsten Greve. Nourrie de préoccupations écologiques et étiques, l’exposition est constituée de quatre nouvelles installations monumentales, où domine la dynamique des corps d’animaux taxidermisés en lutte contre des forces destructrices, mais aussi par de récentes sculptures sous-verre où l’écriture s’ajoute au dramatisme des compositions. Un corpus de délicats dessins permet de découvrir le minutieux travail de conception de l’artiste, en contraste avec le geste ardent et instinctif de la surprenante série de toiles grand format.

Le travail de Claire Morgan explore l’ambivalence de l’être humain dans son rapport avec la nature qui l’entoure. Cette réflexion autour de la présence de l’homme dans la nature et de la conséquence de ses actions destructrices sur le monde, est objectivée dans les installations, où les animaux taxidermisés résistent aux morceaux de polyéthylène qui semblent parfois vouloir les submerger. Dans la suspension temporelle qui caractérise ces sculptures aériennes, où les corps sont figés dans un mouvement perpétuel, le conflit se joue entre la vie et la mort, entre l’organique et l’artificiel.

Le projet de cette exposition est né de la contemplation des forces de la nature. L’immensité de la mer, objet d’une méditation jusqu’à en devenir métaphore de l’existence entière, révèle à l’être humain ses peurs et sa vulnérabilité. Cette réflexion n’est pas sans considérer la crise humanitaire en cours en Méditerranée, où la mer peut basculer d’espoir de vie à tombeau pour des milliers de migrants.

Dans le travail de l’artiste la nature est stupéfiante, parfaite dans son immobilité. L’ambiguë présence vitale de ces animaux taxidermisés contraste avec les fragiles formes géométriques créées par cette « vertueuse assemblagiste » à l’aide de fils de nylon auxquels sont suspendus graines de pissenlit ou fragments de plastique. Le monde de Claire Morgan est un univers où la nature, menacée par la présence envahissante et cynique de l’être humain, résiste dans toute sa beauté. Elle s’incarne dans la perfection d’un scénario géométrique et minimaliste, mais aussi dans la fragilité de structures si légères qu’elles pourraient disparaître par le simple souffle du vent.

© Slash/Paris

 

 

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The Vanity of Supposing Significance, 2017

Deux Paons (taxidermie), polyéthylène, nylon, plomb, épis 350 x 251 x 299 cm

 

 

 

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Life Support (Détails ),

2017 Corneilles Mantelées (taxidermie), bois, polyéthylène, nylon, plomb, peinture 300 x 182 x 100 cm

 

https://claire-morgan.co.uk/

https://galerie-karsten-greve.com/fr/expositions/detail/a-tentative-strategy-for-a-renewal-or-wanting-to-tell-you-everything-and-then-changing-my-mind

https://en.wikipedia.org/wiki/Claire_Morgan

 

 

Felipe Pantone & Pablo Limón : Casa variable__galerie Danisz

"A travers ce spectacle, l'idée principale est d'inviter le public à vivre dans l'art. Parce qu'habituellement, nous avons de l'art tout autour de nous, dans notre maison, mais comment est-ce de vivre à l'intérieur d'une maison qui est de l'art ?"

Felipe Pantone

 

Héritier des maîtres de l'art optique, artiste inclassable, talent illimité, Felipe Pantone donne corps à sa vision du monde d'aujourd'hui à travers des créations utilisant la toile, les voitures de course ou l'extrême précision d'une montre comme support. Pour sa nouvelle exposition à la galerie Danysz à Paris, l'artiste expérimente un nouveau terrain en invitant le designer Pablo Limón à proposer un art total unique. Cette collaboration entre les deux talents était évidente après leur rencontre à New York. Tous deux passionnés par la création contemporaine, le design, l'art et l'architecture ; insatiables à la découverte, ils unissent pour la première fois leurs univers pour créer Casa Variable, un projet original alliant art et design dans une réalisation totale. Inspiré par Carlos Cruz-Diez qui a déjà travaillé sur la vie dans l'art, Felipe Pantone initie cet échange et fait appel au talent de design de son ami pour expérimenter de nouvelles approches de ses concepts artistiques, et nous invite non seulement à observer mais aussi à entrer l'oeuvre. Tout commence par une œuvre, une pièce de Felipe Pantone qui impose sa structure comme un plan. Il dit "l'idée est de trouver une de mes peintures sur Google Earth ou Google Maps. Donc si vous connaissez mon travail et que vous voyez la maison d'en haut, vous pouvez certainement faire le lien." Sur la base d'un concept structurel 100 % artistique, Pablo Limón et Felipe Pantone investissent un espace architectural auquel ils donnent fonction et sens. Les créations qu'ils conçoivent, c'est-à-dire des lampes, des chaises, des tableaux, des tapis, des sculptures et même une piscine, sont une symbiose de leurs deux univers. Dans cette Casa Variable vous retrouvez la signature visuelle de Pantone, le rythme de ses couleurs, sa palette constamment en mouvement, et la rigueur des formes géométriques, tout en découvrant un tout nouveau panel de supports grâce à la maîtrise de l'objet et de la forme de Pablo Limón. Pablo Limón, designer d'inspiration brutaliste, réussit à donner corps et fonction à l'art de Felipe Pantone. Un vrai défi, qu'il explique : "en tant que designer, pour moi l'art est quelque chose qui n'est pas tangible... Le défi était de découvrir comment faire du monde et de la vision de Felipe quelque chose de fonctionnel et de réel." Défi réussi en entrant dans une réalité en découvrant cette exposition. Rappelant des créations totales comme celles d'Antoni Gaudi ou de Le Corbusier, Casa Variable est la démonstration que l'on peut vivre dans l'art. L'architecture devient œuvre d'art, l'art devient immersif, et l'on se prend à rêver de voir cette création prendre corps dans l'alliance parfaite du béton et des jeux de lumière.

© galerie Danisz

 

 

Fp1

 

 

 

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Casa Variable Floor Plan 1, collaboration with Pablo Limón

 

 

 

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Chromadynamica# 133, 2021

UV paint on PMMA

150 x 330 cm

 

 

 

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Chromadynamica Circular Rug, 2021

Wool

220 x 220 cm

 

 

 

Fp5

 

 

 

Fp6

Chromadynamica Dimensional 4, 2021

UV paint on aluminum

200 x 120 x 120 cm

 

 

 

Fp7

Planned Iridescence #57, 2021

UV paint on PMMA and anodized aluminum

110 x 80 cm

 

 

 

Fp8

Subtractive Variability Circular #10 , 2021

UV paint on PMMA

Diameter 150 cm

 

 

 

Fp9

Lamp, collaboration with Pablo Limon, 2021

UV ink, PMMA, engraved aluminum

160 x 20 x 20 cm

 

 

 

Fp91

Subtractive Variability Chair #1, collaboration with Pablo Limon, 2021

UV paint on PMMA

70 x 35 x 41 cm

 

 

 

Fp92

Chromadynamica Manipulable #17, 2021

UV paint on aluminum composite panel

105 x 215 cm

 

https://www.felipepantone.com/biography

https://danyszgallery.com/exhibitions/160-felipe-pantone-pablo-limon-casa-variable/overview/

 

 

 

.Kiyoshi Nakagami__ Galerie Richard

En observant une peinture de Kiyoshi Nakagami, les frontières entre réalité et fiction s’effacent, l’ombre, noire et imposante effraie, tandis que la lumière, salvatrice, apporte un certain espoir. Il y a une dichotomie certaine dans ses œuvres, une opposition entre le clair et l’obscur qui évoque un combat fantastique entre deux entités divines.

Né en 1949 à Shizuoka, le peintre développe son esthétique unique depuis des années. C’est en 2000 qu’il met au point pour la première fois la technique qu’il utilise encore aujourd’hui. Convaincu que la nature ne peut être domptée par l’Homme, il réalise ses créations minutieuses sans l’aide d’un pinceau, et laisse le temps et les intempéries influencer ses œuvres, creuser les noirs et embrumer la luminosité.

Une expérience inoubliable

De ce processus réfléchi émergent des paysages apocalyptiques aux contrastes saisissants. "Mon point de départ, lorsque je dessine, est d’offrir une expérience inoubliable au public. Une expérience qui ne peut être expliquée avec des mots", confie l’artiste. Fasciné depuis toujours par la lumière, qu’il perçoit comme la base de toute forme d’art, Kiyoshi Nakagami lui rend hommage, comme de nombreux auteurs. "Dans l’Ancien Testament, on peut lire “Et la lumière fut”. Au sein de sa biographie, Carl Jung mentionnait des gorilles qui se réunissaient pour regarder le soleil se lever. Il existe des tribus qui vénèrent cet astre à la manière d’un Dieu…", énumère-t-il.

Ses clairs-obscurs spectaculaires nous emportent dans une nature sauvage, puissante. Les nuages, qui voilent les rayons solaires et plongent son monde dans une obscurité menaçante, semblent figer le temps. Juste avant que l’orage gronde et que les gouttes tombent, et s’écrasent sur le sol. Les créations du peintre n’illustrent pas la réalité, elles sont des œuvres de fiction. Elles capturent une lutte manichéenne entre le noir et la lumière, l’inconnu et le familier. Elles apportent un souffle épique à ce paysage ordinaire, et conduisent l’observateur à ne plus jamais regarder l’horizon de la même façon.

© Lou Tsatsas

https://www.paris-art.com/galerie-jean-luc-takako-richard-peintures-de-lumieres-de-kiyoshi-nakagami/

https://www.creationcontemporaine-asie.com/pages/artistes-contemporains-japonais.html